Lors des fortes chaleurs, il est possible de déplacer le troupeau vers des parcelles mieux exposées, par exemple orientées au nord. Si la sécheresse s’installe, il faut anticiper : la pousse de l’herbe ralentit, et un report sur pied peut être envisagé sur un ou plusieurs paddocks. Cela permet de conserver des réserves pour les semaines suivantes, quitte à perdre un peu en qualité. Le sylvopastoralisme constitue également une piste intéressante. Bien que moins pratiqué aujourd’hui dans le Massif central, il offre de réels avantages : l’ombre des arbres protège les animaux et favorise la repousse de l’herbe en période de chaleur. On peut aussi jouer sur l’altitude des parcelles pour offrir aux animaux des conditions plus favorables.

L’adaptation passe aussi par la prise en compte des besoins des animaux. Une vache tarie, par exemple, n’a pas les mêmes exigences en eau et en alimentation qu’une vache en lactation avec son veau. Ainsi, au mois d’août, lorsque certaines surfaces moins diversifiées en flore se dessèchent, elles peuvent convenir à des animaux dont les besoins sont moindres.


L’adaptation est aussi nécessaire dans ce cas. Par exemple, en 2024, les fortes pluies ont entraîné une croissance continue de l’herbe. Le risque n’est alors plus le manque mais le surplus de volume. Pour éviter que l’herbe ne devienne trop haute et difficile à valoriser, il faut accélérer la rotation du troupeau dans les paddocks, parfois tous les dix jours en système de pâturage tournant.


Les surfaces pastorales offrent une grande diversité : zones humides, parcelles arborées, prairies d’altitude, expositions variées… Cette mosaïque permet d’ajuster le pâturage en fonction des aléas. En période de sécheresse, par exemple, les zones humides ou boisées peuvent prendre le relais. Cette diversité donne aux éleveurs une véritable marge de manœuvre pour optimiser les ressources disponibles et rend ainsi leurs systèmes plus résilients face aux phénomènes climatiques extrêmes.