L’élevage à l’herbe du Massif central

L’élevage à l’herbe du Massif central

Nourrir les troupeaux de ruminants majoritairement avec de l’herbe : c’est ce qu’on appelle « l’élevage herbager ». Le Massif central est une région emblématique et idéale pour l’élevage des bovins, ovins et caprins à l’herbe.

Loin de se résumer aux volcans d’Auvergne, le Massif central est une zone qui s’étend de la Bourgogne au nord (avec le massif du Morvan) à l’Hérault et au Gard au sud (avec les Cévennes). Il couvre 85 000 km2 (l’équivalent du Portugal), répartis sur 22 départements.

Dans le Massif central, près de 40 000 km2, soit presque la moitié de la surface du territoire, sont dédiés à l’agriculture. Dans cette zone, 85 % de la Surface Agricole Utile est exploitée en prairies.

La prairie désigne la surface en herbe qui sert à l’alimentation des animaux d’élevage. Elle peut être valorisée :

  • par le pâturage, quand les bêtes la mangent directement dans les prairies, dès que la météo le permet. La période classique va d’avril à novembre mais dépend de l’altitude.
  • par la fauche, quand l’éleveur ou l’éleveuse prélève l’herbe, la stocke et la redonne aux animaux dans un second temps (comme le foin, qui constitue un des types de fourrage existants).

Nourrir les animaux d’élevage ruminants principalement avec de l’herbe : c’est ce qu’on appelle « l’élevage herbager ».

S’il est parfois considéré comme un modèle daté, l’élevage à l’herbe du Massif central est tout l’inverse. Il répond aux attentes sociétales et aux enjeux environnementaux actuels, avec :

  • Des fermes à taille humaine, créatrices d’emplois, qui font souvent vivre plusieurs actifs
  • Peu d’intrants chimiques
  • Une biodiversité favorisée par le pâturage modéré et la présence de haies
  • Le stockage de carbone dans le sol des prairies non retournées
  • Des aliments de qualité produits localement

Aujourd’hui, ce modèle est fragilisé, notamment par la concurrence internationale et le départ à la retraite non remplacé de nombreux éleveurs. Le laisser disparaître, c’est :

  • Fragiliser tout le tissu économique des territoires ruraux
  • Affaiblir l’attractivité touristique en grande partie liée aux paysages, qui seraient gagnés par la forêt sans les troupeaux pour les maintenir ouverts
  • Réduire la production d’aliments de qualité, garants de savoir-faire précieux et de la gastronomie française

Bref : au-delà du monde agricole, tout le monde est concerné par l’élevage à l’herbe, et il y a urgence à le préserver