Stocker du carbone dans le sol des prairies

Stocker du carbone dans le sol des prairies

L’agriculture est souvent critiquée pour son impact sur le changement climatique. Mais cela doit être nuancé : l’élevage des herbivores ne représente que 8 % des émissions de gaz à effet de serre françaises. Et une partie de ces émissions peut être compensée par le stockage du carbone dans le sol des prairies.

Si on parle de « puits de carbone », c’est parce que les prairies non retournées stockent davantage de carbone qu’elles en émettent.

Les sols des prairies représentent un stock de 80 tonnes de carbone en moyenne par hectare. C’est autant de carbone stocké que dans les sols sous les espaces de forêts. A titre de comparaison, les terres arables, notamment celles consacrées aux grandes cultures, renferment en moyenne 50 tonnes de carbone par hectare.

Si les prairies sont des réservoirs de carbone très importants, c’est grâce au processus naturel de la photosynthèse : les plantes captent du CO2 et le transforment en sucres leur permettant de pousser. À leur mort, cette biomasse (feuilles, tiges, racines) retourne au sol où des micro-organismes la décomposent pour se nourrir. Mais cette décomposition est lente et partielle.

Les prairies jouent un rôle majeur dans la qualité de l’eau.

  • Elles favorisent l’infiltration des pluies, réduisent les risques d’inondation et limitent l’érosion des sols grâce à leur couverture végétale permanente.
  • Leur densité d’herbe ralentit le ruissellement, retient les sédiments et piège certains polluants.
  • Enfin, elles ne reçoivent, en général, pas de produit phytosanitaire. Les systèmes fourragers à base d’herbe permettent donc de limiter la pollution de l’eau, par la minimisation d’intrants.